Vous cherchez un objectif Fish-Eye. Mais vous n’avez pas beaucoup de budget et vous n’êtes pas certain d’en avoir une grande utilité à long terme. Alors pourquoi ne pas acheter le Samyang. Ce fabricant coréen a sorti un modèle de Fish-Eye full manual pour un prix imbattable de 249.90 €. Quand on compare aux modèles de « grandes » marques coûtant plutôt dans les 800 €, cette optique discount mérite qu’on l’étudie un peu.
L’été dernier je retournais à New York pour la troisième fois. Vu que c’est un de mes sujets photo préférés, j’ai déjà une belle collection de photos des rues de Manhattan. Mais cette fois, je cherchais quelque chose de nouveau, de plus original. Alors pourquoi pas un Fish-Eye ? J’ai toujours aimé ce style de photo un peu particulier.
Un constructeur coréen
Pas très connu, pour pas dire pas du tout en Europe, l’entreprise Samyang Optics a été fondée en 1972. Depuis le début de leur activité cette entreprise est un fabricant d’optiques et de systèmes de vidéo-surveillance. Samyang Optics fabrique des verres d’emploi pour les marques populaires de caméras, lunettes et accessoires tels que des convertisseurs télé, les filtres et parasoleils.
Elle a notamment un parc d’optiques assez intéressant comme le 85m f/1.4 et le 14mm f/2.8. Mais aujourd’hui c’est leur 8mm f/3.5 Fish-Eye qui nous intéresse.
Site officiel Samyang Optics : http://www.syopt.co.kr/
Caractéristiques de l’objectif
- Monture : Nikon (disponible également pour Canon, Olympus, Pentax et Sony)
- Focale : 8 mm
- Ouverture maxi : f/3.5
- Angle de vue : 180° (dans la diagonale)
- Distance minimale de mise au point : 0.3 m
- Ouverture mini : f/22
- Mombre de lamelles du diaphragme : 6
- Mise au point : manuelle
- Construction optique : 10 élements / 7 groupes (dont 1 lentille asphérique)
- Dimensions : 75 x 74.8 mm
- Pare soleil et bouchons inclus.
En plus, point non négligeable, l’objectif a une garantie constructeur de 3 ans. Sur le papier, le produit a l’air très séduisant, mais que vaut-il en pratique ?
Premières impressions
Après avoir passé ma commande chez Miss Numérique à 249.90 € TTC (plus 5.40 € de frais de port), je reçois mon colis 48 heures plus tard. J’y trouve une boite noire et or, très sobre, contenant l’objectif, les 2 capuchons (avant et arrière), une notice compacte et une housse très fine. Bref rien de bien élogieux mais à la vue du prix, on ne peut difficilement en réclamer davantage.
A ma grande surprise, l’objectif est assez lourd vu son volume. On a entre les mains une construction métallique qui donne une impression de robustesse et de sérieux. Ce n’est pas pour autant que vous pouvez le jeter par terre, mais on apprécie sa prise en main. Les bagues de mise au point et d’ouverture, n’ont aucun jeu. La résistance occasionnée par la bague de mise au point est suffisante, mais j’aurais préféré une indexation (des crans) un peu plus prononcée pour la bague d’ouverture. Enfin je vous rassure rien de dramatique, c’est juste que je préfère les commandes un peu plus franches. Seule la bague de mise au point est recouvert de caoutchouc, la seconde est très proche de la bague Nikon, ce qui évite toute manipulation involontaire.
Le cache-objectif est clippé à l’extérieur de l’objectif. Lorsqu’on l’enlève, on découvre une lentille très impressionnante. Qu’est-ce que c’est bombée une lentille de 8mm … Le petit paresoleil est intégré à l’objectif. Il n’est pas amovible, et c’est tant mieux car il permet de protéger la lentille en permanence. Cela signifie également qu’il vous sera impossible de fixer le moindre filtre.
Quand on enlève la capuchon arrière, la lentille arrière est très petite. On peut remarquer l’absence de contact électrique comme sur tous mes autres objectifs. C’est bien un objectif entièrement manuel que j’ai entre les mains. Notez au passage que la bague est en métal, ce qui est un gage de qualité. On commence à voir sur le marché un peu trop d’objectif (comme le 18-105 de chez Nikon) avec une bague en plastique, toujours dans un but de réduction des prix, mais aussi de la qualité. Alors que le constructeur coréen arrive à produire des optiques économiques avec des matériaux nobles.
Première chose a retenir quand on monte ce type de caillou, il est entièrement manuel, donc on perd donc toutes les informations habituelles propre au numérique : pas de mesure de lumière ni d’informations dans les EXIFs des fichiers. Lorsqu’il est monté sur mon D90, je suis obligé de passer en mode M (manuel), de basculer l’autofocus sur Manuel afin de désactiver le moteur d’entraînement embarqué dans mon boitier réflex. Et puis c’est parti pour une bonne dose de feeling sur les réglages… Enfin pas exactement !
En général je suis sur une ouverture de f/8.0, car comme tous les fish-eyes, notre objectif n’a pas trop de piqué. Pour la mise au point, vous n’arriverez pas à faire le réglage à l’oeil. Le champ couvert est trop important, et puis la déformation de l’image n’aide pas. Dans tous les cas, on se met en hyper focale. En général, je place la bague de MAP sur 0.40 m.
Cette optique a été créée pour se monter sur des boîtiers DX (D300, D90, D5000 ou D3100 chez Nikon). Cependant, vous pouvez la monter sur des boîtiers Full Frame, mais vous aurez une image ronde dans un rectangle noir, un peu à la manière d’un Fish-Eye circulaire. Dans ce type d’utilisation, un post traitement est obligatoire, a éviter donc !
En pratique ça donne quoi ?
Après 3 mois d’utilisation, dans des conditions variées (architecture, paysage, sports freestyle, …) je ne suis vraiment pas déçu de mon achat. Il faut certes un peu de temps pour le maîtriser, mais après on ne peut plus s’en passer. On le veut toujours dans sa sacoche et on le sort à n’importe quelle occasion.
Cette optique se comporte super bien avec des conditions d’éclairage correctes. Les univers sombres ne sont pas sont fort, puisque l’ouverture débute à f/3.5. Cependant il faut faire attention au soleil, même si il est en bord de fenêtre, car le flair est l’ennemi le plus important du Fish-Eye. On peut également relever une forte aberration chromatique sur les clichés pris. Mais ce sont des caractéristiques typiques de tous les objectifs de cette gamme.
Vous pouvez voir quelques photos prises avec le Samyang ci-dessous (n’hésitez pas à cliquer dessus pour les agrandir).
Pour conclure
En bref, vous en avez marre de ne jamais avoir assez de recul, vous n’avez pas les moyens de vous acheter un ultra grand angle digne de ce nom, vous souhaitez donner un effet particulier à vos photos, … Alors foncez, acheter ce caillou. Vous ne le regretterez pas ! En plus au pire des cas, il se revend plutôt bien. Et vu que son prix de vente en neuf est continuellement en hausse (+ 30 € pour mon cas), vous ne perdrez pas grand chose à la revente.
[EDIT 08/10/2013] Cet article provient de mon ancien blog (www.fotom.fr) consacré à d’autres activités. Après trois ans de bons et loyaux services, je me suis séparé de cet optique pour acheter le Samyang 14mm f/2.8. En effet le passage au Full Frame m’empêchait d’exploiter pleinement la résolution de mon nouveau boitier. Cependant ces avec un certain regret que je l’ai revendu. L’exploitation d’un fisheye est tout bonnement extraordinaire. Vous arrivez ainsi à captiver d’une manière originale le spectateur. On aime ou on déteste, mais le rendu attire obligatoirement l’œil. Donc je ne serai que recommandé ce type d’optique.